Comment repérer les premières difficultés en GS ?

Vous avez remarqué que votre enfant en grande section a du mal à suivre les consignes, peine à compter ou évite les activités manuelles ? Ces signes, associés à une agitation ou un repli sur soi, peuvent cacher des difficultés d’apprentissage. Découvrez dans cet article comment repérer les premières alertes en maternelle, qu’il s’agisse de troubles du langage, de la motricité ou de l’attention, et comment agir concrètement pour l’aider à s’épanouir dans son parcours scolaire.

Sommaire

  1. Difficultés de langage oral persistant
  2. Difficultés avec les nombres et le comptage
  3. Maladresse motrice et difficultés graphiques
  4. Troubles de l’attention et agitation
  5. Retard global des acquisitions
  6. Changements de comportement ou signes émotionnels

Difficultés de langage oral persistant

En Grande Section, un enfant devrait maîtriser des phrases grammaticalement correctes. Quand il répète des difficultés de Moyenne Section, comme une syntaxe incorrecte ou un vocabulaire restreint, il est temps de s’alerter sur un potentiel trouble du langage oral.

Les troubles de la conscience phonologique se repèrent par l’incapacité à identifier des rimes ou à segmenter les sons. Un enfant peut confondre « mouche » et « mouge » ou ne pas reconnaître que « chat » et « chapeau » commencent par le même son.

Un enfant qui oublie facilement ce qu’on lui dit ou qui peine à nommer des objets familiers montre des signes inquiétants. Ces difficultés de mémoire verbale perturbent l’acquisition du langage écrit. Elles sont souvent associées aux troubles spécifiques des apprentissages.

En Grande Section, certains signes d’alerte liés au langage oral doivent attirer l’attention des enseignants et des parents.

  • Confusions fréquentes entre sons ou mots similaires
  • Peu de phrases structurées ou phrases incomplètes
  • Difficulté à identifier des rimes ou à segmenter les mots
  • Réticence à prendre la parole ou participation limitée aux échanges

Ces indicateurs, s’ils persistent, justifient une observation plus attentive et un échange avec les professionnels de l’éducation.

Les confusions entre sons proches comme D/T ou B/P deviennent préoccupantes si elles persistent au-delà de 5-6 ans. Ces erreurs révèlent des difficultés à discriminer les phonèmes, un obstacle majeur à l’apprentissage de la lecture.

Près de 20% des enfants montrent des retards ou troubles globaux, nécessitant une vigilance précoce. Identifier ces difficultés en GS permet d’anticiper les difficultés scolaires et d’accompagner l’enfant dans les meilleures conditions.

Difficultés avec les nombres et le comptage

En Grande Section, les premières difficultés en numératie se repèrent dans la manipulation des quantités. Un enfant peut réciter la comptine numérique sans associer les mots-nombres à des collections réelles, révélant un décalage entre récitation et compréhension réelle.

L’accès au concept de nombre est problématique quand l’enfant confond systématiquement des chiffres comme 26 et 62. Il peut aussi compter systématiquement sur ses doigts pour identifier de petites quantités, montrant une conceptualisation fragile des nombres.

Les erreurs de comptage se manifestent par un pointage décalé par rapport au mot-nombre ou en comptant deux fois le même objet. Le principe de cardinalité (le dernier nombre dit représente la quantité totale) n’est pas acquis, comme le montre l’incapacité à répondre « huit » après avoir compté huit jetons.

Étapes de repérage Signes d’alerte Fréquence/Données clés
Dès 4-5 ans Incapacité à apprendre la comptine numérique ou à compter sur les doigts Précurseur de dyscalculie (3 à 6 % des enfants concernés)
En Moyenne Section (MS) Ne connaît pas le début de la comptine des nombres Observation en classe maternelle
En Grande Section (GS) Ne reconnaît pas les chiffres arabes ou leur correspondance avec des quantités Indice de difficultés spécifiques
En Grande Section (GS) Impossible de discerner instinctivement 1, 2 ou 3 objets (subitizing) Difficulté à mémoriser les constellations de dés
En Grande Section (GS) Ne maîtrise pas la chaîne sécable pour compter jusqu’à 10 Exemple : ne peut pas compter à partir d’un nombre intermédiaire
Avant le CP Estime mal la position des chiffres 0-10 sur une ligne numérique Lien avec des difficultés futures en mathématiques
Enfance précoce Exposition prolongée aux écrans Associée à des capacités cognitives réduites en numératie
*Le diagnostic de dyscalculie est posé généralement en CP. Les signes listés nécessitent un suivi pédagogique en Grande Section maternelle.

Le désintérêt pour les jeux numériques est un signal à ne pas ignorer. Un enfant qui évite systématiquement les activités de dénombrement ou les jeux d’apprentissage des nombres peut rencontrer des difficultés scolaires sous-jacentes, particulièrement si cette attitude persiste.

La représentation graphique des quantités est importante pour la construction du nombre. Un enfant qui dessine mal les chiffres ou qui n’associe pas un nombre à une quantité visuelle montre des lacunes dans l’acquisition du sens du nombre, parfois liées à des troubles comme la dyscalculie ou la dyspraxie.

Maladresse motrice et difficultés graphiques

En Grande Section, la maladresse motrice se manifeste par des difficultés à coordonner ses mouvements. L’enfant peut renverser régulièrement son verre, lâcher des objets ou se cogner fréquemment. Ces troubles de la coordination peuvent perturber l’acquisition des compétences scolaires attendues.

Un enfant maladroit évite souvent les activités manuelles. Il peut refuser de colorier, construire avec des blocs ou découper au ciseau. Ce désintérêt masque souvent des difficultés à tenir correctement un crayon ou à contrôler ses gestes fins, ce qui affecte son autonomie et sa confiance en soi.

Les gestes du quotidien posent problème à l’enfant dyspraxique. Il peine à attacher ses lacets, à tenir sa fourchette ou à se brosser les dents. Ces difficultés, observées par l’enseignant, peuvent être sources d’humiliation et d’isolement social dans la classe.

Tracer un triangle ou un carré devient un défi pour un enfant en difficulté. Il mélange les angles, sort des lignes ou appuie trop fort sur la feuille. Ces erreurs révèlent un trouble de la planification motrice, parfois associé à un trouble du développement de la coordination.

Un travail scolaire brouillon n’est pas toujours dû à un manque d’application. Des lettres mal formées, une écriture irrégulière ou un coloriage débordant peuvent indiquer un trouble moteur. Un enfant peut passer plus de temps à effacer qu’à produire, ce qui le décourage.

L’écriture lente et malhabile est un signe à surveiller. Un enfant crispé sur son crayon, couvrant sa feuille de ratures, montre des signes de dysgraphie. Ces difficultés, non liées à la capacité intellectuelle, ralentissent l’apprentissage de la lecture-écriture et affectent l’estime de soi.

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Troubles de l’attention et agitation

En classe, les troubles de l’attention se repèrent par des comportements répétés : l’enfant se lève souvent de sa chaise, se détourne des activités, ou semble perdu pendant les consignes. Ces signes, observés à plusieurs moments de la journée, peuvent perturber l’apprentissage de tout un groupe.

Un enfant avec un déficit attentionnel peine à rester concentré plus de quelques minutes. Il oublie ses affaires, se laisse distraire par les bruits extérieurs, ou commet des erreurs d’inattention même dans les tâches simples. Ces difficultés persistent malgré des rappels réguliers.

L’agitation physique se distingue d’une simple énergie normale. L’enfant ne tient pas en place, marche en rond pendant les activités calmes, ou bouge constamment les pieds et les mains. Cette hyperactivité interfère avec les apprentissages et épuise l’enseignant.

L’impulsivité se manifeste par des interventions intempestives. L’enfant répond avant la fin des questions, bouscule les camarades pour parler, ou enfreint les règles sans comprendre les conséquences. Ces comportements nuisent à la vie de classe et isolent l’enfant.

Les difficultés à suivre les consignes ne signifient pas toujours un trouble de l’attention. Un enfant fatigué ou anxieux peut montrer des signes similaires. L’enseignant observe si ces comportements sont constants dans différents contextes ou liés à des situations précises.

Les troubles attentionnels affectent profondément les apprentissages. Un enfant distrait rate les étapes clés des exercices, oublie les règles de base. Sans repérage précoce, ces difficultés s’installent durablement, impactant le cycle primaire et au-delà, avec un risque accru d’échec scolaire.

Retard global des acquisitions

Un décalage entre les apprentissages attendus et observés en Grande Section peut alerter sur un retard global. L’enfant accuse un retard significatif dans au moins deux domaines comme la motricité, le langage ou les compétences sociales, ce qui nécessite une vigilance accrue de l’enseignant.

Un écart entre le niveau de l’enfant et les attentes pour son âge se mesure grâce à des outils standardisés. Lorsque les résultats scolaires se situent en dessous des normes pour son cycle, ce déficit persistant malgré les aides pédagogiques classiques doit être pris en compte par l’équipe éducative.

Des difficultés simultanées dans plusieurs domaines d’apprentissage se manifestent par des troubles associés. Un TSLO peut coexister avec des problèmes d’écriture ou de calcul, aggravant la situation. Ces interférences compliquent l’acquisition des fondamentaux et peuvent affecter l’estime de soi de l’enfant.

Des résultats scolaires insuffisants ou en dégradation progressive inquiètent quand ils persistent. À la différence d’un passage à vide passager, un trouble spécifique résiste aux méthodes pédagogiques classiques, impactant durablement la réussite scolaire sans accompagnement adapté.

Près de 20% des enfants montrent des retards ou troubles globaux, nécessitant une vigilance précoce. Identifier ces difficultés en maternelle permet d’anticiper les obstacles et d’adapter l’accompagnement éducatif pour favoriser l’épanouissement scolaire.

Changements de comportement ou signes émotionnels

Les signes d’inadaptation scolaire se repèrent par des changements brusques. Un enfant peut devenir passif, anxieux ou agressif sans raison évidente. Ces comportements répétés, associés à des résultats en baisse, méritent une observation attentive de la part de l’enseignant et des parents.

Un enfant en difficulté scolaire montre souvent des troubles d’adaptation en classe. Il résiste aux consignes, s’agite ou se replie sur lui-même. Ces comportements, persistants dans différents contextes, révèlent un mal-être lié à des obstacles scolaires sous-jacents qu’il est crucial de repérer tôt.

L’opposition systématique ou l’agressivité traduisent souvent une souffrance. Un enfant qui refuse les règles ou pousse ses camarades peut cacher une anxiété liée aux apprentissages. Ce comportement, observé chez 3 à 5% des élèves, nécessite une analyse approfondie des causes émotionnelles ou cognitives.

Les maux de ventre récurrents sans cause médicale apparente inquiètent. Ces douleurs abdominales fonctionnelles, fréquentes en maternelle, signalent un stress lié à l’école. Un enfant peut les exprimer avant un examen ou en cas de difficultés de langage écrit non résolues.

Un lien existe entre ces signes physiques et les troubles des apprentissages. Près de 20% des enfants avec des difficultés scolaires montrent ces symptômes. Ces manifestations corporelles, comme les maux de tête, révèlent une souffrance psychologique liée à des défis scolaires non pris en charge.

Un repérage précoce des troubles émotionnels évite l’accumulation de retards. Les 5 à 6% d’enfants concernés par des troubles spécifiques des apprentissages bénéficient d’un accompagnement adaptatif. Agir tôt permet d’éviter l’isolement et de favoriser l’estime de soi.

Observer les signes précoces de troubles du langage, des nombres ou de la motricité en grande section maternelle permet d’agir tôt. Parlez-en à l’enseignant, testez des jeux éducatifs, et suivez l’évolution avec bienveillance : anticiper les difficultés scolaires, c’est offrir à votre enfant les clés d’une scolarité sereine.

FAQ

Quels sont les acquis de grande section ?

En Grande Section, votre enfant développe des compétences clés dans cinq domaines d’apprentissage. Les deux plus importants pour la suite de sa scolarité, et notamment l’entrée au CP, sont le langage et les nombres. Pour le langage, il apprend à communiquer, à comprendre des histoires et à manipuler les sons (la conscience phonologique), ce qui est essentiel pour la lecture. Pour les nombres, il doit savoir compter, comprendre les quantités et commencer à résoudre de petits problèmes.

Les autres domaines comme l’activité physique, les arts et la découverte du monde sont aussi importants pour son développement global. Mais c’est vraiment la maîtrise du langage et des bases numériques qui va lui donner les meilleures chances de réussir son passage au CP. Ces acquis lui permettent de construire une base solide pour les apprentissages plus formels qui l’attendent.

Est-ce qu’on apprend à lire en grande section ?

Non, en Grande Section, l’objectif n’est pas que votre enfant lise de manière autonome, mais plutôt de le préparer intensément à la lecture qui commencera véritablement au CP. C’est une année cruciale pour acquérir les compétences fondamentales : développer un langage oral riche, améliorer son vocabulaire et sa capacité à s’exprimer. On met aussi beaucoup l’accent sur la phonologie, c’est-à-dire la capacité à percevoir et manipuler les sons de la langue, comme découper les mots en syllabes ou identifier les rimes.

Votre enfant va aussi se familiariser avec les lettres, leurs sons et leurs différentes écritures. Il pourra commencer à reconnaître certains mots, comme son prénom, et comprendre le sens de lecture. Mais le vrai décodage systématique des syllabes et des mots, c’est bien au CP que ça se passe ! Ne vous inquiétez donc pas s’il ne lit pas couramment en sortant de maternelle, c’est tout à fait normal.

Quels sont les cinq troubles d’apprentissage ?

Les troubles d’apprentissage, souvent appelés « dys », sont des difficultés spécifiques qui affectent la manière dont un enfant acquiert et utilise certaines compétences. Les cinq principaux sont la dyslexie, qui touche la lecture et la reconnaissance des mots ; la dysorthographie, qui se manifeste par des difficultés à maîtriser l’écriture et l’orthographe ; et la dyscalculie, qui concerne la compréhension et la manipulation des nombres et des opérations.

Ensuite, il y a la dysphasie, un trouble qui affecte le langage oral, que ce soit la prononciation, le vocabulaire ou la construction des phrases. Enfin, la dyspraxie est un trouble de la motricité qui rend difficiles la planification et la coordination des gestes complexes, comme l’écriture. Il est important de savoir que ces troubles peuvent être associés entre eux, et qu’ils sont souvent liés à des déficits d’attention comme le TDAH.

Comment diagnostiquer un trouble de l’apprentissage ?

Le diagnostic d’un trouble d’apprentissage est une démarche rigoureuse qui commence par l’exclusion d’autres causes, comme des problèmes de vision ou d’audition. C’est généralement un médecin qui initie le processus en orientant vers des bilans spécialisés. Selon les difficultés observées, cela peut être un bilan orthophonique pour le langage, la lecture ou les maths, un bilan psychomoteur ou ergothérapeutique pour la motricité, ou un bilan psychologue spécialisé en neuropsychologie pour l’attention et les fonctions cognitives.

Le diagnostic final, souvent posé par un psychologue, confirme des difficultés importantes et persistantes malgré les aides déjà mises en place. Il ne s’agit pas d’une « étiquette », mais d’un outil essentiel pour comprendre le fonctionnement de votre enfant et lui permettre d’accéder aux adaptations pédagogiques et aux services spécialisés dont il a besoin pour s’épanouir à l’école.

Quand s’inquiéter au CP ?

Au CP, il faut commencer à s’inquiéter si vous observez des difficultés d’apprentissage qui persistent malgré le soutien, que ce soit en lecture (il ne fait pas le lien entre les lettres et les sons, confond des sons proches), en écriture (il a du mal à former les lettres, son cahier est brouillon) ou en calcul (il ne retient pas les opérations simples, ne sait pas compter). Ces signes peuvent être des indicateurs de dyslexie, dyscalculie ou dyspraxie.

D’autres signaux incluent des troubles de l’attention (votre enfant peine à la concentration, est en constante hyperactivité ou est impulsif), des difficultés à s’exprimer (dysphasie), ou des changements de comportement (refus d’aller à l’école, anxiété). Le plus important est d’avoir une bonne communication avec l’enseignant, qui est souvent le premier à repérer ces signes et pourra vous orienter vers les professionnels spécialisés si nécessaire.

Est-ce que le CP est difficile ?

Oui, le CP est souvent perçu comme une année charnière et peut être difficile pour de nombreux enfants. C’est une transition majeure entre le monde de la maternelle, plus axé sur le jeu, et celui du primaire, avec des exigences plus formelles. La principale difficulté vient de la densité des apprentissages fondamentaux, notamment la lecture et l’écriture, qui demandent beaucoup de concentration et d’efforts.

Votre enfant doit s’adapter à de nouveaux rythmes scolaires, à l’introduction des devoirs à la maison et à des codes sociaux différents. Cette année demande une grande capacité d’adaptation. C’est pourquoi une vigilance constante des parents et des enseignants est essentielle pour repérer et accompagner les difficultés le plus tôt possible, afin que votre enfant ne perde pas pied.

Claire

Maman multitâche et experte en négociations (surtout quand il s’agit de convaincre mon ado d’éteindre sa console ou ma fille de manger autre chose que des pâtes). J’élève deux magnifiques tornades : un fils de 13 ans, passionné de jeux vidéo (un peu trop), et une petite fille de 6 ans qui découvre le plaisir des additions… enfin, quand elle veut bien.

Ici, pas de leçons de morale, juste une bonne dose de réalisme, un soupçon de créativité et beaucoup de bienveillance. Je partage des astuces testées et approuvées, des idées d’activités, des ressources gratuites à imprimer pour occuper nos petits monstres (sans écrans !) et des conseils pour survivre au quotidien de parent.

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